Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Recommander

  • : CGT Saint-Vincent-de-Paul Service Public - Le blog citoyen de l'hôpital
  • : Soutien à la lutte du personnel de l'hôpital pour sauvegarder cet établissement public sacrifié aux intérêts privés. Défense des services publics et des valeurs fondamentales de la République et de l'humanisme.
  • Contact

Recherche

Archives

24 mai 2012 4 24 /05 /mai /2012 11:11

Meeting du Front de Gauche du 24 mai 2012 :

Maryse DANTIN & Bernard GIUSTI

Responsables syndicaux de l’hôpital Cochin

Valérie GIRARDON

Membre du CA du collectif logement Paris 14

Ana AZARIA

Président de Femmes Egalité

Didier LE RESTE

Responsable national du Front des Luttes

Leïla CHAIBI

Candidate du Front de Gauche dans la 10ème circonscription

Dominique NOGUERES

Candidate du Front de Gauche dans la 11ème circonscription

Pierre LAURENT

Secrétaire national du Parti Communiste Français


Discours Bernard Giusti (Secrétaire Général Adjoint CGT Cochin ) & de Marise Dantin (Secrétaire Générale CGT Cochin )

(Bernard Giusti a prononcé la première partie du discours, Marise Dantin la seconde)

 

Chers camarades, chers amis,

 

Les électeurs ont désigné François Hollande comme Président de la République. Exit Nicolas Sarkozy !

Si la victoire de Hollande est nette, l’écart entre lui et Sarkozy n’est cependant pas considérable. En regard de décennies de politique de droite, et particulièrement des cinq dernières années, on pouvait s’attendre à une plus grande avance du candidat socialiste soutenu par le Front de Gauche. Malgré les atteintes sévères portées contre les citoyens durant le dernier quinquennat, près d’un votant sur deux a néanmoins donné sa voix au Président sortant.

Pour nous cela signifie entre autres qu’il n’est pas question de nous croiser les bras : le combat doit continuer, et le travail d’information et de formation syndical et politique doit se poursuivre, pour les législatives et au-delà des législatives.

Il faudra continuer à combattre pour obliger le gouvernement libéral de Hollande à infléchir nettement ses orientations à gauche.

 

Les luttes principales se feront au niveau des circuits de production, c’est-à-dire sur les postes de travail. Cette bataille-là sera syndicale et devra se faire contre un gouvernement qui se dit à gauche. A gauche de la droite, certes, mais certainement pas sur des positions de gauche, c’est-à-dire celles de la lutte des classes.

La bataille politique quant à elle, indissociable de la bataille syndicale, et en dehors du soutien nécessaire aux luttes syndicales, visera plus particulièrement à amplifier la formidable dynamique initiée par le Front de Gauche.

Enfin, la bataille idéologique qui englobe toutes les luttes devra être d’autant plus poursuivie que l’on peut compter sur le PS pour brouiller les cartes, notamment en faisant passer pour des idées « de gauche » des mesures qui ne seront que des mesures d’accompagnement du capitalisme.

 

Il est important pour tous les travailleurs, et tous les citoyens en général, qu’une grande majorité de gauche siège à l’Assemblée Nationale, afin que le droit du travail soit non seulement respecté, mais aussi rétabli, car la majorité sortante de droite a en effet largement réduit les droits des salariés au cours des dernières années.

Les députés doivent en grande majorité être ancrés à gauche : pour cela, il est nécessaire que le Front de Gauche ait le plus possible de députés à l’Assemblée Nationale.

 

Cela est important pour nous, notamment en matière de Santé publique en général et pour ce qui concerne nos hôpitaux en particulier. En effet, un « silence assourdissant » a régné tout au long de la campagne présidentielle : qui a entendu parler des hôpitaux au cours de cette campagne ? Seuls le Front de Gauche, Poutou et Artaud ont évoqué ce problème à plusieurs reprises. Les autres candidats se sont bien gardés d’aborder le sujet…

Et pour cause : nous savons que le PS, notamment à travers des déclarations de Jean-Marie Le Guen, chargé de la Santé au PS, que le gouvernement de François Hollande n’a pas l’intention de remettre en cause les « restructurations » (que lui nomme « modernisations », et que nous, nous nommons « casse des hôpitaux »). Simplement, a-t-il dit, il faut « faire attention aux gens »… Tout un programme !

En clair cela veut dire que la disparition des hôpitaux à taille humaine et leur regroupement en méga-pôles déshumanisés, la réduction des personnels, l’augmentation des charges de travail et la réduction de l’offre de soins, la privatisation progressive, etc., vont se poursuivre. De façon moins brutale sans doute, mais se poursuivre quand même…

C’est pourquoi nous resterons mobilisés afin de défendre notre outil de travail, les hôpitaux.

 

Il ne s’agit pas de faire un procès d’intention au nouveau gouvernement.

Cependant l’expérience passée nous a montré que la politique hospitalière a une fâcheuse tendance à se poursuivre quel que soit le gouvernement en place. Un exemple parmi d’autres a été celui l’Agence Régionale d’Hospitalisation (ARH), véritable officine dictatoriale instaurée par le gouvernement de « la gauche plurielle » d’alors. ARH plus tard transformée en ARS et qui a beaucoup servi la droite pour l’aider au démantèlement des services publics de santé.

Nous ne demandons qu’à être rassurés par ce nouveau gouvernement. Mais nous savons que pour que la Santé publique reste une Santé qui soit au service de tous, pour qu’elle soit dispensée selon les besoins de chacun et non selon les moyens financiers des uns et des autres, pour que cesse l’hémorragie de personnel dans les hôpitaux – ce qui met en danger à la fois les patients et les personnels -, bref, pour que cesse une politique de Santé assujettie à des logiques comptables - la CGT Cochin s’est toujours opposée à cette conception, et défend une Santé en fonction de la logique médicale ; ce qui n’exclut pas une gestion saine… - il faudra que les travailleurs restent mobilisés aux côtés de la CGT.

 

Et il faudra que les citoyens accordent leur confiance aux députés du Front de Gauche afin que celui-ci appuie les revendications des travailleurs.

Tout autre vote irait à l’encontre des intérêts des salariés. Voter PS ou Verts, c’est voter le statu quo dans les hôpitaux. Voter UMP et consorts, y compris l’extrême droite, c’est voter pour le démantèlement des hôpitaux publics.

 

Vive la lutte des classes !  

 

Partager cet article
Repost0
10 décembre 2011 6 10 /12 /décembre /2011 15:21

Protocole d’accord sur les agents non titulaires de la fonction publique : Une signature responsable et vigilante de la CGT !

 lundi 4 avril 2011

 

Communiqué de l’UGFF CGT - Union Générale des Fédérations de Fonctionnaires

Après quinze jours de consultation, la CGT Fonction publique a décidé de signer le protocole d’accord sur les non titulaires qui, rappelons-le, concerne environ 900 000 agents. Elle le fait de manière lucide et déterminée.

La négociation qui s’est déroulée pendant deux mois a permis que le texte connaisse de profondes et positives évolutions.

Avec les personnels, portée par la dynamique de tous les combats menés depuis des années, la CGT a pesé de manière déterminante pour l’obtention de ces avancées dans le protocole. L’emploi public et les garanties statutaires resteront à l’ordre du jour des mobilisations à venir, avec notamment les journées d’action du 9 avril à l’appel de la Confédération Européenne des Syndicats et du 28 avril pour la pleine reconnaissance de la pénibilité et l’amélioration des conditions de travail.
Un véritable dispositif de titularisation ouvert sur quatre ans, des mesures fortes d’encadrement du recours au non-titulariat et davantage de droits sociaux pour les agents concernés sont notamment à ranger au compte des acquis. Le fait que l’emploi statutaire soit clairement réaffirmé comme étant la norme de l’emploi permanent est, en particulier dans la période actuelle, un autre élément positif très significatif.

Cependant, des insuffisances et des incertitudes demeurent. Ainsi, durant la négociation, la CGT a continué de s’opposer à ce que le Contrat à durée indéterminée, serait-ce de manière transitoire, constitue un sas vers la titularisation.

Elle sera particulièrement vigilante pour faire en sorte que les agents placés en CDI accèdent dans les meilleurs délais et conditions à la titularisation. L’Etat a dans ce cadre l’obligation de veiller à ce que les employeurs publics oeuvrent dans leur ensemble à la titularisation des agents.

Au-delà, toutes les revendications de la CGT n’ont pas été satisfaites, loin s’en faut.

Par ailleurs, la CGT n’oublie rien de ses désaccords fondamentaux et irréductibles avec le président de la République et le gouvernement sur les suppressions d’emplois publics, les pertes massives de pouvoir d’achat, les politiques de démantèlement que constituent la Révision Générale des Politiques Publiques, la Réforme territoriale et la loi Hôpital Patient Santé Territoires.

Face aux attaques incessantes, comme par exemple la loi dite de mobilité, la CGT réaffirme son attachement sans faille à la promotion du Statut général, garantie incontournable pour les citoyens.

C’est en considérant que ce protocole d’accord ne comporte pas de recul et qu’il permet d’engranger des avancées que la CGT se prononce favorablement à sa signature.

Bien entendu, une vigilance de tous les instants est plus que jamais nécessaire. D’abord, pour que le projet de loi soit conforme au texte signé et que, à l’automne, le Parlement respecte la démocratie sociale. Ensuite, pour que les autres textes nécessaires (décrets, circulaires…) s’inscrivent bien dans les principes retenus. Enfin, pour que l’Etat et les employeurs publics territoriaux et hospitaliers appliquent toutes les dispositions actées.

Pour la CGT, ce protocole constitue une étape.

Elle sera à l’offensive dans toutes les négociations à venir pour son application et son amélioration à tous les niveaux de la Fonction Publique Hospitalière, de la Territoriale et de l’Etat.

Ce protocole est également un point d’appui pour les futures mobilisations et les luttes. Parce que, c’est une certitude, quelle que soit la qualité des textes finalement arrêtés, rien de véritablement positif ne serait être mis en œuvre sans l’intervention des salariés.

 

Montreuil, le 29 mars 2011

 

 

De fait, en signant ce protocole, la CGT « d’en haut » confirme son engagement dans une politique réformiste. Derrière un discours apparemment très soucieux de l’intérêt des travailleurs, la CGT a signé, en compagnie des autres syndicats adhérents à la CES (organe « social » de l’Europe libérale aux mains du patronat et de la finance), un texte qui, entre autres, ouvre grand les portes de la privatisation des services publics. Voir à ce sujet un article de mars 2011 du Front Syndical de Classe, Protocole d’accord sur les non titulaires dans la Fonction Publique  :  « Ne signez pas ! », qui mettait en garde les responsables de la CGT et de la FSU.

Partager cet article
Repost0
26 août 2011 5 26 /08 /août /2011 16:43

 

Marise-WEB.gifIl y a 67 ans, le 20 août 1944, le personnel de l’Assistance Publique libérait le siège de l’Administration Centrale occupé par les nazis, les miliciens et les collaborateurs pétainistes. Il participait à l’insurrection parisienne pour libérer la capitale et mettre fin à quatre années d’oppression et de terreur.

Durant la période vichyste, la France, appauvrie par la guerre, se voit de plus pillée par l’occupant, et ceci jusque dans nos hôpitaux avec des réquisitions importantes dans nos établissements. Les établissements de santé sont rationnés au même titre que l’ensemble du pays. Cette situation aggrave la vie des personnels et des malades. L’état sanitaire de la population se détériore avec le développement de la turberculose, du rachitisme, de la malnutrition. Aussi se constituent à l’Assistance Publique, des Comités Populaires qui organisent, sous tous ses aspects, la résistance à l’intérieur des hôpitaux. Avec le ravitaillement des hôpitaux, ils permettent aux salariés et aux malades de se nourrir. Des agents ont eu le courage d’empêcher la déportation de résistants, de juifs. Rappelons que les résistants, les juifs, les communistes étaient dénoncés par certaines directions collaboratrices de l’époque, dès leur entrée dans l’hôpital, et devaient être cachés et soignés dans les sous-sols de certains établissements, comme à Cochin grâce à l’engagement du personnel. La résistance dans l’hôpital se réalise presque naturellement : réflexe d’humanité ! D’ailleurs, plusieurs témoins de l’époque confient n’avoir pas fait quelque chose d’exceptionnel, mais qu’il fallait simplement le faire. Surmontant la peur et la terreur dans une France désorganisée  et livrée au désarroi, inlassablement, ces femmes et ces hommes de toutes opinions, refusant l’arbitraire, le meurtre, le génocide, participent à la Résistance qui fut active à l’Assistance Publique. Qu’il s’agisse de l’activité clandestine au sein même de divers hôpitaux où médecins et agents du personnel délivrèrent de faux certificats, simulèrent des maladies, soignèrent et cachèrent des juifs et de nombreux résistants ou malades, faisant même évader ceux qui étaient gardés par la police. Des filières d’évasion s’étaient mises en place dans certains établissements, avec l’aide du personnel et parfois de policiers français. Les personnels et le corps médical ont payé un lourd tribut à la cause de la Liberté. 38 fusillés dans nos services, des centaines de morts, prisonniers internés dans les camps français, déportés dans les camps de concentration ou d’extermination, sans oublier ceux morts sur les barricades lors de la libération de Paris.

Citons parmi les fusillés Corentin Celton, Secrétaire Général de la CGT clandestine de l’Assistance Publique, dénoncé parmi d’autres par le Directeur Général, collaborateur et fusillé au Mont Valérien le 29 Décembre 1943. La résistance se compose d’une multitude d’organisation de femmes et d’hommes d’horizons divers. Pour être plus forts, pour gagner, ils décident de dépasser leurs différences de s’unir sur l’essentiel autour de Jean Moulin, en créant le Conseil National de la Résistance, le 27 mai 1944. Le rassemblement qui s’est alors opéré sur la base de l’attachement à des valeurs et à des idéaux démocratiques, a été la clef de la victoire. Il a aidé au débarquement du 6 juin 1944 par de multiples opérations et, avec le Comité Parisien de la Libération et les Forces Françaises de l’Intérieur a appelé les salariés et la population à l’insurrection. Le 20 Août 1944 le personnel reprend et occupe la Direction Générale avec le Comité Central de la Libération de l’Assistance Publique. Le Comité Central de la Libération reçoit le nouveau Directeur Général, Maurice Lévesque qui vient d’être nommé par le ministre du Gouvernement Provisoire ; au lendemain de la libération, dans le pays appauvri, l’orientation politique qui est prise est donc de répondre aux besoins de santé pour tous. C’est une priorité du Conseil National de la Résistance.

Marise---Co-WEB.gifLe Gouvernement Provisoire de la Libération, dirigé par le Général De Gaulle, va mettre le programme du Conseil de la Résistance en place. Cela fait suite à 1936, année dans laquelle la victoire du Front Populaire donnait déjà un grand élan d’espoir aux travailleurs de notre pays qui après de grandes grèves ont permis d’arracher au patronat le droit syndical et l’élection de délégués selon les branches.

Ces deux périodes de l’histoire ont vu bien des revendications aboutir grâces à des luttes. 67 ans après tous ces programmes sont remis en cause par un gouvernement ultra-libéral, provocateur et méprisant, avec la privatisation des services publics. La réforme des régimes de retraites et de la Sécurité Sociale est imposée au nom d’un grand projet européen pour lisser les droits des salariés au plus bas. Ces réformes visent à accélérer une concurrence au nom des intérêts du grand capital, en détruisant toute forme de solidarités. Cet égoïsme cynique ultra-libéral nous mène droit à une impasse : preuve en est de la faillite annoncée de plusieurs pays de la communauté européenne et de la situation calamiteuse de la dette américaine. De même, à l’AP-HP cette politique médiocre appliquée à la santé n’a pour effet que de mettre en danger  le grand projet de la libération de lutte contre la précarité que représente notamment la sécurité sociale. Que dire de notre Direction Générale qui suit les contenus politiques inspirés du gouvernement Sarkozy avec des plans d’économie et des suppressions d’emplois dans la fonction publique hospitalière, dont plus de 4000 à l’Assistance Publique ? C’est un service public de santé soumis aux lois du marché avec des recettes et des dépenses mis en concurrence avec le secteur privé par le biais de la convergence tarifaire et de son indicateur, la T2A. Cette politique et cette gestion sont contraires aux fondements des missions du service public hospitalier. La santé doit rester financée par nos cotisations sociales, ce qui permet de garantir à chaque citoyen l’accès à des services de soins de qualité selon les besoins et non selon les moyens. Pour financer la santé, il faut améliorer les recettes de sécurité sociale, non en faisant payer les citoyens mais par :

                  L’augmentation des salaires

                  La création d’emplois qualifiés

                  L’arrêt des exonérations patronales

                  La mise en place de cotisations sur les revenus financiers

Que dire aussi de la situation de nos hôpitaux et de la répercutions de la loi HPST, qui modifie et dénature le service public de santé en général et en particulier à l’AP-HP. Cette loi permet au gouvernement de reprendre la main sur l’institution dans l’unique but de la démanteler, de privatiser une grande partie de ses activités. La mise en place des ARS à la solde de l’Elysée en est un symbole. En témoignent les fermetures d’hôpitaux : la mise en place des 12 groupes hospitaliers, les fermetures de services et les transferts d’activités … Cette loi ne répond pas aux enjeux de service public de santé, mais va accélérer le processus d’un nouveau rééquilibrage des comptes, un surcroît de pénibilité au travail et une aggravation sans précédent de la qualité et accès aux soins auprès de l’ensemble de la population. Ce fort moment de mémoire devrait inspirer le gouvernement, le patronat et la Direction Générale de l’AP-HP à bien mesurer toutes les répercussions de sa politique dévastatrice face aux usagers et à l’ensemble des professionnels de santé. Nous ne pouvons passer sous silence l’escalade de harcèlement et de mépris qui sont exercés sur l’ensemble du personnel de l’AP-HP pour faire passer coûte que coûte ces projets dévastateurs. Nous célébrons aujourd’hui le 67e anniversaire de la commémoration de la libération de Paris et du siège de l’Assistance Publique. La nature et les déclarations du chef de l’Etat et des membres de son gouvernement s’approchant des thèmes favoris de l’extrême droite sont de nature à remuer fortement nos héros résistants qui ont participé à la libération de la France et nous rappellent des moments douloureux sous l’occupation et le gouvernement de Vichy. La CGT, parce qu’elle est et a été à travers toute son histoire l’organisation de tous les salariés, appelle l’ensemble des personnels à agir ensemble pour la défense de nos droits et la préservation de nos acquis.          

 

Marise Dantin

Secrétaire Générale CGT de l'hôpital Cochin

Partager cet article
Repost0
25 août 2011 4 25 /08 /août /2011 10:54

B-G-WEB.gif25 août 2011

 

 

Chers camarades,

Mesdames, Messieurs,

 

Nous sommes réunis aujourd’hui pour commémorer l’anniversaire de la Libération de Paris. Tous les ans, le 25 août est l’occasion pour chacun de se souvenir de ces hommes et ces femmes qui, dans les hôpitaux ou ailleurs, ont donné leur vie pour que nous vivions libres. Tous les ans, c’est aussi l’occasion de nous rappeler qu’au sortir de la guerre, des hommes et des femmes regroupés au sein du Conseil National de la Résistance (CNR) ont mis en place des institutions qui devaient permettre un indéniable progrès social, notamment la Sécurité Sociale et l’accès aux soins pour tous grâce au développement des hôpitaux publics.

Je ne reprendrai pas aujourd’hui le programme du CNR, que j’avais développé l’an dernier. Mais il faut bien dire que depuis la Libération de Paris la régression sociale frappe de nouveau de plein fouet le peuple de France. Elle frappe depuis plusieurs décennies, mais nous pouvons constater qu’elle n’a jamais été aussi destructrice qu’aujourd’hui. En cette journée du souvenir, rappelons-nous donc que le patronat et l’extrême droite avaient été exclus du CNR pour avoir ouvertement collaboré avec les nazis. Or nous constatons aujourd’hui le retour en force de ces deux composantes de la société et la recrudescence de leur importance politique. Les tentatives de « réhabilitation » de collaborateurs notoires se multiplient, et je n’en donnerai pour exemple que celle de Louis Renault, actuellement dénoncée à juste titre  par l’historienne Annie Lacroix-Riz. Certains pensent qu’il est temps de « passer l’éponge » afin de passer à autre chose. Mais c’est faire l’erreur de croire que ces gens de l’extrême droite et du grand patronat ont changé. Ils n’ont pas renoncé à leur volonté d’asservir nos citoyens, ni à leur volonté de faire passer les intérêts particuliers, les leurs bien sûr, avant l’intérêt général. C’est notamment ce que nous voyons se réaliser dans nos hôpitaux où sous prétexte de modernisation nous assistons à un démantèlement pur et simple de l’hospitalisation publique au profit des cliniques, des hôpitaux privés et des grands groupes financiers. Aujourd’hui en France on est de plus en plus soigné non selon ses besoins mais selon ses moyens…

Tous-ensemble-SVP-WEB.gifCette destruction des services publics au profit du grand patronat et de la finance touche toutes les institutions de la République. Il faut dire que ces institutions républicaines et ces services publics chargés d’assurer l’égalité des soins, des transports, de l’enseignement, etc., sont incompatibles avec une Europe mise en place précisément par le grand patronat et la finance… Certains, de tous bords, se laissent entraîner par la dynamique actuelle de cette Europe du grand capital. Ils sont comme fascinés et prêts à y collaborer. Mais depuis sa création, cette Europe-là est source de plus d’inégalités et d’injustices pour tous les citoyens, alors qu’elle est source de profits pour les actionnaires, les grands patrons et les financiers. En tant que syndicalistes nous ne pouvons y souscrire, fût-ce en pensant que nous aurions ainsi quelque chance « d’arrondir les angles ». Notre rôle n’est pas de permettre à quelques prédateurs de nous dépouiller en douceur...

A l’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris nous sommes évidemment en première ligne pour combattre et résister contre la destruction programmée des services publics de santé. Particulièrement à la CGT et particulièrement dans notre groupe hospitalier de Cochin-Hôtel Dieu-Broca, puisque déjà Saint-Vincent de Paul a été rayé de l’intitulé officiel. Cette commémoration est en effet la dernière qui se déroulera dans notre hôpital, sa fermeture étant annoncée pour début décembre. Saint-Vincent de Paul est un exemple parmi les plus emblématiques à la fois de la volonté des gouvernements libéraux de casser le service public, et de la résistance du personnel de l’AP-HP. Cette bataille-là a été perdue et St Vincent fermera et sera détruit ; son personnel a dû subir toutes les avanies liées à ce qu’il est convenu d’appeler officiellement une « restructuration » ; le personnel restant encore aujourd’hui, essentiellement celui de la maternité, est à son tour dans la ligne de mire et la perspective pour une partie d’entre nos collègues seulement de rejoindre le nouveau bâtiment de Port-Royal, déjà surnommé « l’usine à bébés », n’est guère réjouissante… Moins de personnel pour plus de patients, voilà ce qui les attend, avec tout ce qu’entraîne une diminution de personnel dans des services de santé : horaires changeants donc répercussion sur la vie de famille, explosion des charges de travail donc risques d’erreurs professionnelles accrus, fatigue, stress, dépressions, etc. Entre janvier et juin, plus de 300 postes ont été supprimés sur notre groupe. Les suicides parmi le personnel de l’AP-HP se sont accrus de façon exponentielle. Ces deux faits résument à eux seuls la réalité de ce qui se passe aujourd’hui dans nos hôpitaux.

Tous-ensemble-SVP-2-WEBMais à l’instar de De Gaulle, la CGT de Cochin et Saint-Vincent de Paul dit aujourd’hui que si nous avons perdu une bataille, nous n’avons pas perdu la guerre. Car c’est bien à une véritable guerre contre les citoyens que se livrent le grand patronat et les financiers, par le truchement de gouvernements libéraux ou ultra-libéraux. En ce jour de commémoration de la Libération de Paris, nous nous rappelons que celles et ceux qui sont morts jadis se sont battus avant tout pour l’avenir. Et c’est pour l’avenir que nous devons continuer à combattre avec la CGT de Cochin et Saint-Vincent de Paul. Pour l’avenir de nos enfants, l’avenir des jeunes d’aujourd’hui et des générations futures. Le joug de la dictature peut prendre des formes multiples. A l’époque ce joug était manifestement militaire. Aujourd’hui il est manifestement économique, au nom d’une logique comptable imposée par quelques-uns pour leur seul profit. En ne nous battant pas pour l’avenir, pour une société plus juste et plus humaine, nous ne sauverons rien de ces acquis instaurés par le CNR et par les luttes de nos anciens. Comme je l’avais écrit il y a un an, dès ma prise de fonction de Secrétaire Général de la CGT de Saint-Vincent de Paul, nous ne devons pas nous contenter de défendre, nous devons être sans cesse à l’offensive, comme l’ont été les Parisiens, qui quelques jours avant la Libération effective de Paris sont descendus en masse dans les rues pour dresser des barricades et ont déclenché des grèves générales : grève des transports, grève de la police, etc. Etre à l’offensive, c’est-à-dire refuser la collaboration de classe, c’est la seule voie possible.

 

Tous-ensemble-SVP-3.-WEB.gifSaint-Vincent de Paul fermera bientôt définitivement ses portes, sacrifié comme d’autres hôpitaux sur l’autel du libéralisme. En s’attaquant ainsi à un hôpital performant qui pratiquait une médecine de pointe reconnue sur le plan international, les gouvernements libéraux n’ont pas seulement voulu s’attaquer au service public. Ils ont aussi voulu s’attaquer à un symbole historique, celui de Saint Vincent de Paul, qui fut l’un des premiers en France à œuvrer pour les plus pauvres. La disparition de l’hôpital Saint-Vincent de Paul c’est aussi la volonté de sonner le glas de l’entraide et de la solidarité. La disparition de l’hôpital Saint-Vincent de Paul c’est aussi la disparition d’un état d’esprit, celui du service public. Mais c’est aussi un crève-cœur pour le personnel qui a pendant des décennies contribué à son excellence en matière de maternité et de soins pédiatriques.

 

En ce jour de commémoration, je tiens à dire à toutes et à tous que nous n’oublierons pas et qu’avec la CGT nous porterons le combat, où qu’il puisse être.

 

Merci de votre attention.

 

 

Bernard Giusti, Secrétaire Général CGT de l’hôpital Saint-Vincent de Paul

 Tous-ensemble-SVP-4-WEB.gif

Le discours de Bernard Giusti est publié sur :

http://www.cgtcochin.fr

http://www.comite-valmy.org/

http://vendemiaire.over-blog.org/

http://www.frontsyndical-classe.org/

http://reveilcommuniste.over-blog.fr/

http://jacques.tourtaux.over-blog.com.over-blog.com/

http://cgt-hei.blogspot.com/

http://eldiablo.over-blog.org/

http://pcautunmorvan.eklablog.com/

http:// www.jacquesmagnin.fr/          etc…

 

Partager cet article
Repost0
8 juillet 2011 5 08 /07 /juillet /2011 16:44

35€ !!! Voilà le prix que le gouvernement voudrait nous voir payer pour accéder à la justice.

 

En effet, le projet de loi de finance rectificative 2011 adopté à l’Assemblée Nationale le 15 juin et débattu en séance publique au Sénat du 21 au 23 juin, prévoit dans son article 20 l’instauration d’une contribution de 35€ pour toute saisine en matière civile, sociale, prud’homale, commerciale, rurale et administrative.

 

Cette contribution devrait entrer en vigueur à compter du 1er octobre 2011. Elle ne concernerait pas les victimes d’infractions pénales et les bénéficiaires de l’aide juridictionnelle.

 

Motif de cette mesure ? Elle viserait à financer la réforme de la garde à vue applicable depuis la mi-avril.

Le coût de cette reforme est estimé, en année pleine, à 104 millions d’euros. Sachant que la dotation budgétaire loi de finance pour 2011 s’élève à 18 millions, restait à trouver la différence. C’est chose faite : imposer une taxe de 35€ aux justiciables.

Cette contribution concernerait 2.5 millions de procédures et générerait donc une recette de 87,5 millions d’euro. Recette qui couvrirait le trou à combler.

 

Certes la justice n’était plus entièrement gratuite : pour certaines affaires familiales un droit de timbre d’une quinzaine d’euros est demandé, le droit de la plaidoirie d’un montant de  8,84 € en matière civile et administrative est, depuis janvier 2011, à la charge du citoyen. Ces frais sont destinés pour la première à l’ordre des avocats et pour la seconde à la caisse de retraite des avocats.

 

La grande différence, c’est que cette nouvelle contribution introduirait une mesure inédite : faire payer une réforme qui, normalement, devrait être assurée par l’impôt.

 

Nous dénonçons cette nouvelle mesure en ce qu’elle introduit la notion d’une justice à deux vitesses. L’égalité d’accès à la justice est un principe constitutionnel que nous comptons bien préserver;

 

Le secteur DLAJ

UD CGT PARIS

 

Partager cet article
Repost0
15 juin 2011 3 15 /06 /juin /2011 15:33

 

 

Lundi 06 Juin 2011 : Intervention d’Elie DOMOTA à la Bourse du travail sur la répression et la situation en Guadeloupe.

Où, deux ans après la grève générale de 44 jours, une vague de répression s’abat sur les responsables et les militants de l’Union générale des travailleurs de Guadeloupe (UGTG), tandis que l’Etat français et le patronat refusent de mettre en œuvre les « Accords Jacques BINO », signés avec le LKP à l’issue de la grève de 2009. Une répression antisyndicale d’une brutalité sans précédent qui contrevient aux conventions de l’OIT garantissant le libre exercice du droit syndical et que l’Etat français a ratifiées.

De retour de la « Rencontre en défense des conventions de l’OIT et de l’indépendance des organisations syndicales » (Genève 4-5 juin), à l’initiative de l’Entente internationale des travailleurs et des peuples [1  ] , Elie DOMOTA, secrétaire général de l’UGTG et porte-parole du LKP a pris la parole le lundi 6 juin, aux côtés de militants ouvriers français, de membres de la diaspora, et de Maître Hélène Carrera-Rubinstein, avocate honoraire et membre du bureau du Comité international contre la répression (Cicr), qui était présente au procès du 20 mai.

 

Il s’agissait, après Genève, de faire part au mouvement ouvrier et démocratique international des luttes et de la farouche répression s’abattant sur les militants syndicats du LKP et de l’UGTG (une trentaine de camarades poursuivis par la justice coloniale) ; et d’en appeler à la solidarité des travailleurs (français, kanaks, réunionnais, guadeloupéens, martiniquais...) vivant en France.

La vidéo de son intervention (environ 50 mn) :

Les syndicalistes ne sont pas des criminels... by UGTG

 publié par le Front Syndical de Classe Les syndicalites ne sont pas des criminels ! : Intervention d’Elie Domota à la Bourse du travail sur la répression en Guadeloupe

Partager cet article
Repost0
25 mai 2011 3 25 /05 /mai /2011 12:50

CGT bonne année 2011Manifestation

pour l’Augmentation générale des salaires

Mardi 31 mai 2011 à 11 h 30

Bercy – Bastille

 

Les fédérations de fonctionnaires CGT – CGC – FSU – SOLIDAIRES – UNSA appellent à l’action pour l’augmentation des salaires.

La CGT a déposé de multiples préavis de grève dans la fonction publique pour le 31 mai.

D’autres initiatives ont lieu :

Les fédérations cheminots CGT – UNSA - SUD Rail - CFDT appellent à faire grève et à une manifestation nationale le 16 juin à Paris.

Après les magasins Carrefour, ce sont les salariés de Carrefour Market qui se sont fortement mis en grève le 14 mai. A la Caisse d’Epargne, AXA, Natixis et dans beaucoup d’autres entreprises, les salariés signent des pétitions, manifestent et font grève pour l’augmentation des salaires.

La Commission exécutive de l’Union Départementale CGT de Paris, réunie le 19 mai, appelle l’ensemble des syndicats parisiens du privé et du public à faire du 31 mai, une journée de mobilisation interprofessionnelle pour exiger l’augmentation générale des salaires.

 

 

TOUS ENSEMBLE,

BATTONS-NOUS

ET EXIGEONS

 

• Le SMIC à 1 600 euros brut, soit + 15 %

• L’augmentation en conséquence de l’ensemble des salaires, pensions et allocations chômage

• L’égalité des salaires femmes/hommes

• L’arrêt immédiat des exonérations des cotisations sociales accordées aux patrons. Cette partie des richesses créées doit revenir au fi nancement de la protection sociale : santé, retraite, famille, aide à l’autonomie. Ces milliards sont le salaire socialisé de tous les salariés.

• L’interdiction des temps partiels imposés, des CDD, des non-titulaires, de la précarité…

• Le gel immédiat des loyers, des prix des produits alimentaires et de consommation courante, des prix de l’énergie.

 

MARDI 31 mai 2011 à 11 h 30

Place du Bataillon du Pacifique

(métro Bercy)

pour manifester vers Bastille

 

Partager cet article
Repost0
10 mars 2011 4 10 /03 /mars /2011 15:08

Les directions des fédérations syndicales de fonctionnaires sont invitées par le gouvernement à signer avant le 31 mars un protocole d’accord visant officiellement à résorber la précarité dans la Fonction Publique.
Or le contenu de ce protocole apparaît comme un miroir aux alouettes : sous couvert d’ « avancées » bien squelettiques (le "dispositif de titularisation" concernera d’après le ministre lui-même "entre 40 000 et 50 000 contractuels" sur 4 ans ; ce qui concerne donc 1, 14 % de ces agents par an, sur une période limitée à 4 ans...), son axe stratégique est de fragiliser les statuts et de faire la part belle au CDI, non seulement en l'instituant comme débouché prioritaire des CDD, mais surtout en inscrivant désormais dans la loi le recrutement direct en CDI.
 
Pour les syndicalistes de la Fonction Publique qui luttent pied à pied contre les privatisations, la RGPP ou la LOLF, les délégations de service public et autres partenariats public-privé, les suppressions de postes par centaines de milliers  (200 000 entre 2007 et 2013), le gel des salaires ou encore le détricotage continu des statuts, il n’y a aucune surprise.
 
Aucune surprise non plus si l’on reprend les déclarations de Nicolas Sarkozy en septembre 2007 devant les élèves de l’IRA (Institut régional de l’administration) : « Je souhaite une Fonction publique moins nombreuse (…) Il serait souhaitable qu’on laisse le choix aux nouveaux entrants entre le statut de fonctionnaire ou un contrat de droit privé négocié de gré à gré. » 
Aucune surprise enfin de la part d’un gouvernement qui, comme ses prédécesseurs, applique à la lettre les injonctions européennes de casse des services publics.
 
Au final, l’enjeu pour le gouvernement est bien de généraliser les emplois de CDI et de contrats privés, de mettre en concurrence les statuts de fonctionnaires et le CDI, ce qui dans le cadre de la Fonction Publique constitue bien un accroissement de la précarité avec la disparition de la notion d’emploi garanti statutairement. 
Il serait dès lors incompréhensible que les organisations syndicales, et en particulier la FSU et la CGT, entrent dans le piège des avancées minimales pour signer un texte catastrophique pour l’avenir du statut de fonctionnaire et des garanties qui lui sont liées, non seulement pour les salariés mais aussi pour la qualité du service public due à la population.
 
Le protocole gouvernemental est dangereux et inacceptable. En le signant, les organisations signataires porteraient une lourde responsabilité, celle d’accompagner la dislocation de la Fonction Publique.

http://union-activistes.over-blog.com/article-declaration-du-front-syndical-de-classe-70271021.html

Partager cet article
Repost0
19 février 2011 6 19 /02 /février /2011 18:22
Manif du 19 octobre 2010 4 SIG, SSIG, SIEG :

L’Union européenne n’ayant pas retenu « public » dans « Service public » (exception française), elle l’a remplacé par « intérêt général ». Elle s’est concentrée sur « Service » en ne laissant au mot que la dimension économique, le Service étant conçu comme une forme de produit.

Les SIEG (Services économiques d’intérêt général) concernent l’électricité, le gaz, les télécommunications, les services locaux, l’eau, les déchets, la santé, le logement, l’insertion, la formation professionnelle, les crèches, la protection sociale complémentaires (mutuelles), le handicap, le placement des chômeurs, etc. En sont exclus la police, la défense, la justice, l’état-civil, la sécurité sociale (pour le moment) et l’éducation obligatoire. Les SIEG entrent donc dans le marché intérieur avec liberté d’établissement, des prestations de service, interdiction des aides de l’Etat et contrôle par la Commission européenne.

Il faut savoir qu’il y a en France un projet de modifier l’Ecole : la prise en charge des enfants de 0 à 6 ans est incluse dans les SIEG. Les enfants de 5 ans seraient rattachés à l’école élémentaire et il y aurait création pour les plus petits de jardins d’enfants ouverts au partenariat public/privé. Que deviendra l’École maternelle ?

Les SSIG (Services sociaux d’intérêt général) concernent tous les services sociaux n’étant pas rentables, (par exemple les Caisses d’action sociale pour une partie de leurs activités), il y a nécessité d’y injecter de l’argent public. Mais il faut respecter le principe de concurrence libre et non faussée : soit liberté d’établissement et de prestation de service et égalité de traitement entre entreprise publique et entreprise privée. Si une association à but non lucratif à qui on a délivré une délégation de Service public (comme par exemple certains centres médicaux-sociaux) perçoit de l’argent public, la Commission estime que cela « tord » le marché, aux dépens d’une entreprise privée qui proposerait la même prestation. Cette obligation, créée par la « Directive service » concoctée par l’Union européenne est applicable depuis janvier 2010 pour toutes les collectivités locales : les élus se doivent de mettre en concurrence toutes les entreprises désireuses de « prester ».

 La soumission du gouvernement français

L’Union européenne s’appuie sur le zèle des gouvernements nationaux pour le contrôle de l’application de la directive. Entre juin 2009 et décembre 2009, le gouvernement Sarkozy a mis à contribution l’ensemble des collectivités territoriales pour obtenir la liste de toutes les subventions accordées pour des Services sur leur territoire. Les fiches collectées par Bercy ont été transmises à la Commission européenne.

Pourtant certains pays ont su se protéger, en partie tout du moins. Les Parlements de 26 pays sur 27 ont décidé de promulguer une « loi-cadre » pour définir « l’intérêt général » sur leur territoire et ont listé les SSIG qui devaient échapper aux contraintes de la Directive services. Ainsi, par le principe de subsidiarité, ils ont établi une sécurité juridique pour toutes les collectivités territoriales redevables à la population de services qui ne soient pas basés sur la rentabilité. Le seul pays à ne pas l’avoir fait, c’est la France… dans un silence meurtrier des élus. Pas de loi-cadre… pas de débat au Sénat… pas de débat public… Et la Directive passe morceau par morceau, secteur par secteur.

La Révision générale des Politiques publiques (RGPP) est déjà un moyen de mettre la France en conformité la Directive. Par exemple la loi HPST (Hôpital, Patients, Santé, Territoire) consiste à donner au privé la possibilité d’accéder aux aides de l’Etat liées à la mise en place des Agences régionales de Santé : partenariat public/privé pour la création de maisons de santé, réorganisation des Conseils d’administration des hôpitaux, etc.

Pourquoi la Gauche se tait-elle alors qu’elle est confrontée à cette contrainte dans la gestion des collectivités territoriales qu’elle dirige ? Les luttes sectorielles rendent la stratégie du pouvoir invisible, incompréhensible pour les citoyens.

 Le super calendrier de la Commission européenne

Fin 2009, on a transposé la Directive dans les pays de l’Union. Janvier 2010, on a ouvert les guichets uniques – les Chambres de Commerce et d’Industrie – pour la mise en œuvre des directives services : les Services, c’est du commerce ! Fin 2010, la Commission ramasse les rapports sur la transposition de la Directive chez les « 27 », en fait la synthèse et demande à chaque pays de se mettre en conformité. Fin 2011, elle fera un rapport complet sur la Directive accompagné de propositions de modifications concernant les domaines exclus du champ d’application. C’est-à-dire qu’elle se réserve la possibilité d’intégrer après 2011 de nouveaux secteurs qu’elle n’avait pu imposer dans un premier temps : toujours la stratégie lancinante du « secteur par secteur ».

Il y a fort à parier qu’en 2012, l’école maternelle pourrait être concernée : comme nous l’évoquions plus haut, nous aurions des écoles privées, des « jardins d’enfants » comme en Allemagne… et c’est très cher ! Parmi les conséquences possibles : la baisse de la natalité ou que les femmes cessent de travailler… C’est toute l’organisation sociale qui s’en trouverait modifiée, non seulement en termes de prestations, mais aussi dans la manière de vivre.

 Désobéir !

Nous nous demandons, au M’PEP, ce que vont faire les collectivités territoriales de gauche : mettre en œuvre ou pas la directive services ? Il y a deux possibilités de ne pas mettre en œuvre : s’arranger « à la sauvage » ou désobéir.

Désobéir c’est refuser la Directive, considérant qu’en y obéissant les élus sont empêchés de mettre en œuvre le programme sur lequel ils se sont présentés au suffrage des citoyens, alors qu’ils sont garants de l’intérêt général et de l’intérêt social.

Concrètement, désobéir, cela signifie que, comme l’avaient fait certaines collectivités concernant l’AGCS (Accord général sur le Commerce des Services), cousin germain de la Directive (mais initié par l’OMC), on annonce la couleur par une décision forte. Si elles ne désobéissent pas à la Directive services, les collectivités vont être amenées à, par exemple, fermer des crèches municipales ou accorder de l’argent public à Véolia si Véolia propose une prestation jugée équivalente, ou à Bouygues, ou d’autres… Même chose pour les centres de loisirs ou de santé…

Mais il faut désobéir, en le revendiquant clairement, pas en catimini, pour créer un mouvement, une prise de conscience pour permettre à la population de comprendre ce qui est en jeu et de s’associer à ce refus. Désobéir devient alors un acte politique.

MPEP

http://www.m-pep.org/spip.php?article1989#outil_sommaire_12

 

Partager cet article
Repost0
19 janvier 2011 3 19 /01 /janvier /2011 11:05

PARIS, 11 janvier 2011 (APM) - Le ministre du budget, des comptes publics, de la fonction publique et de la réforme de l'Etat, François Baroin, et le secrétaire d'Etat en charge de la fonction publique, Georges Tron, ont tenu mardi la première réunion du cycle de négociations sur les conditions d'emploi des agents contractuels dans la fonction publique.

Georges Tron a pris acte des positions exprimées par les organisations syndicales par rapport au document d'orientation diffusé fin décembre 2010 (cf dépêche APM CBNLU003), précise le ministère dans un communiqué.

Les organisations syndicales ont convenu de "poursuivre le dialogue dans un cadre multilatéral" et la négociation se poursuivra en janvier et en février pour aboutir à un projet de loi présenté en conseil des ministres au printemps, ajoute-t-il.

Lors de cette réunion, Georges Tron a déclaré que le gouvernement "entendait mettre fin à la précarité dans la fonction publique" en améliorant les conditions d'emploi et en favorisant l'accès à la titularisation des contractuels, tout en rappelant "l'attachement du gouvernement au statut et aux principes de la fonction publique".

Le secrétaire d'Etat a souligné "qu'il était attaché à ce que les emplois permanents de l'administration soient occupés par des fonctionnaires" mais "qu'il ne souhaitait plus voir se renouveler indéfiniment des CDD [contrats à durée déterminée] dans la fonction publique".

Il a confirmé la volonté du gouvernement de favoriser l'accès au contrat à durée indéterminée (CDI) pour les agents disposant de plus de six ans d'ancienneté sur une période de huit ans et de leur ouvrir des concours professionnalisés spécifiques pour être titularisés.

Georges Tron souhaite favoriser la formation professionnelle, la mobilité, l'évaluation individuelle, la rémunération au mérite ainsi que les droits syndicaux des agents contractuels et améliorer les délais d'indemnisation et les conditions de retour à l'emploi des agents contractuels parvenus au terme de leur contrat.

Ce "cycle de négociation" sur la modernisation des conditions d'emploi des contractuels dans la fonction publique fait suite au "cycle de concertation" engagé en juin 2010 avec les organisations syndicales et les employeurs publics (cf dépêche APM CBNFO002).

L'amélioration de la gestion des agents non titulaires faisait partie des objectifs de l'agenda social pour 2010, rappelle-t-on (cf dépêche APM CBNCQ001). Le président de la République, Nicolas Sarkozy, avait en janvier 2010 fait part de sa volonté de ne pas laisser les contractuels de la fonction publique en situation de précarité, situation "absolument injuste", se déclarant même "tout à fait prêt à envisager [leur] titularisation progressive" (cf dépêche APM EHNAQ001).

PAS DE "RENTES A VIE" POUR LES FONCTIONNAIRES, SOULIGNE FRANCOIS FILLON

A l'occasion de l'ouverture des négociations mardi, plusieurs syndicats ont fait part de leur indignation par rapport aux propos de l'ancien ministre de la fonction publique, Christian Jacob (Seine-et-Marne), actuellement président du groupe UMP à l'Assemblée nationale.

Dans un entretien diffusé vendredi par le magazine Acteurs publics, Christian Jacob, estime qu'"il ne faut pas s'interdire (...) de réfléchir à la pertinence de l'embauche à vie des fonctionnaires". "Ne pourrait-on pas envisager, à l'avenir, des contrats d'objectifs sur cinq ou 10 ans qui permettraient à des gens de passer du secteur privé au secteur public et vice-versa?", par exemple "dans l'équipement ou la recherche", ajoute-t-il.

Dans un communiqué diffusé mardi, la Fédération des personnels des services publics et des services de santé Force ouvrière (FO) souligne qu'un emploi public n'est pas "une rente à vie" et craint que cette déclaration ne soit une "manoeuvre de diversion" visant à faire réagir les organisations syndicales. "Les propos excessifs du chef de file des députés UMP auraient l'intérêt de rendre le contenu du document de cadrage sur les non-titulaires plus acceptable", observe le syndicat.

Pour l'Interfon CFTC, les propos de Christian Jacob sont une "véritable provocation et une déconsidération envers l'ensemble des agents des trois versants de la fonction publique". "Il n'y a pas d'emploi à vie dans la fonction publique", ajoute le syndicat dans un communiqué diffusé mardi. Il se dit prêt à se mettre à la table des négociations si les propositions ne visent pas à "démanteler le statut de la fonction publique" et à légaliser "l'utilisation abusive de contractuels".

Dans ses voeux à la presse lundi, le Premier ministre, François Fillon, a réagi à la déclaration de Christian Jacob. "Il ne faut pas laisser entendre que l'Etat distribuerait des rentes à vie" et "radicaliser des oppositions factices", a-t-il souligné en observant que les fonctionnaires titulaires n'étaient pas "propriétaires de leur poste et de leur rémunération".

"Nous avons une fonction publique de carrière, recrutée par concours, qui fait l'armature d'un Etat impartial, avec une culture du service public et une compétence que beaucoup de gouvernements étrangers nous envient", a-t-il ajouté. Il a affirmé néanmoins que la fonction publique avait besoin d'être modernisée.

cb/ab/APM polsan
redaction@apmnews.com
Mardi 11 janvier 2011
©1989-2011 APM International

 

Partager cet article
Repost0