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28 février 2010 7 28 /02 /février /2010 12:13

samedi 27 février 2010 par Hervé Le Fiblec

 

Le 22 janvier dernier, un enseignant de Haute-Vienne était suspendu de ses cours par son Inspecteur d’Académie. Cette mesure, visant à éloigner dans l’urgence un professeur de ses classes, est prise exceptionnellement quand il y a une situation de danger grave, notamment pour les élèves. Or, quel crime a commis ce professeur des écoles ? Celui de ne pas respecter scrupuleusement les consignes de passation des évaluations nationales pour ses élèves de CM2, et de l’avoir fait savoir.

Cet épisode, exemplaire, est évidemment isolé. Rarement l’administration de l’éducation nationale va aussi loin dans sa dérive autoritaire. Pour autant, celle-ci est constante et structurée. Elle a pris une ampleur considérable depuis deux ans, et s’est d’abord appuyée sur la sanction des enseignants « désobéisseurs ».

Ce mouvement est né en 2008, dans le premier degré, suite à une refonte des programmes de l’école primaire organisée sans réelle concertation avec les enseignants, comme toujours, par Xavier Darcos. Le principe est simple : en désaccord avec ces nouveaux programmes, quelques centaines d’enseignants ont déclaré publiquement qu’ils ne les appliqueraient pas. Très minoritaire, pour ne pas dire marginal, le mouvement des « désobéisseurs » suscite cependant une sympathie certaine chez leurs collègues. Et pourtant, les fondements pédagogiques de leur opposition aux nouveaux programmes sont très loin d’être progressistes, sans pour autant, loin de là, qu’on puisse considérer les « désobéisseurs » comme des réactionnaires, raccourci facile qui empêcherait de réfléchir à la signification de ce mouvement.

Celui-ci trouve en effet une de ses causes dans une rupture profonde, née dans les années 90, entre la profession enseignante et l’institution scolaire. Longtemps en phase sur les principes et les valeurs, les enseignants et leur administration ne s’opposaient que sur les modalités et les conditions de leur mise en œuvre. Opposés à leur hiérarchie, parfois, sur les contenus pédagogiques, sur les structures mises en place, les professeurs et instituteurs, dont l’essentiel de l’encadrement (proviseurs, principaux, inspecteurs...) était issu des professions enseignantes, partageaient avec elle la même mythologie d’une école « libératrice » ou démocratisée. Cette conjonction, issue de la lutte laïque des premières années de la République dont les instituteurs étaient les « Hussards noirs », qui explique les atermoiements du syndicalisme enseignant, même pour sa branche la plus révolutionnaire (comme la fédération unitaire), à recourir à la grève avant la fin des années 30, semble désormais passée.

Les enseignants n’ont plus confiance en leur institution, et cette défiance prend des formes diverses, dont la « désobéissance » est une des plus médiatiques et des plus organisées. Mais elles touchent l’ensemble de l’éducation nationale. Ainsi, il est remarquable que la réforme de la formation des enseignants n’ait quasiment pas mobilisé les professeurs du premier et du second degré eux-mêmes, et que la question de l’élévation du niveau de recrutement ait été la seule à être contestée par une partie des étudiants et surtout des universitaires, alors que la disparition quasi-totale de la formation professionnelle et des IUFM n’ait suscité qu’un émoi « de salon ». Dans les faits, et c’est sans doute beaucoup plus vrai pour les professeurs du second degré que pour les Professeurs des écoles, la disparition des IUFM ne serait pas vécue comme un drame, tant ces instituts représentent, précisément, un discours officiel sur la pédagogie et l’école dans lequel ils ne se retrouvent plus.

L’institution scolaire a largement provoqué cet état de faits, et, à compter de l’arrivée de Xavier Darcos rue de Grenelle, une véritable chape de plomb pèse sur l’éducation nationale. Les hiérarchies se sentent ainsi autorisées à ne plus respecter les règles de base du fonctionnement de l’institution. Plus sensible dans les collèges et lycées, où l’encadrement est présent en permanence sur le lieu de travail, cette dérive autoritaire est vécue au quotidien comme un mode de « management » directement importée du privé, à rebours des pratiques du service public d’éducation.

Ainsi, les chefs d’établissements se voient accordés de plus en plus de pouvoirs discrétionnaires : sur les carrières des enseignants, qui dépendaient encore il y a peu essentiellement de l’appréciation de leur valeur pédagogique par les inspecteurs de leur discipline. La réforme des lycées dont les textes réglementaires ont été publié fin janvier accentue encore ce déni de démocratie. Ainsi, pendant que les horaires nationaux ne fixeront plus qu’un peu plus des deux tiers des heures d’enseignement, le reste était « de responsabilité locale », les conseils d’administration, instances comprenant des représentants élus des personnels, des élèves et des parents d’élèves, se voient dépossédés de leur droit de décider des structures pédagogiques, et donc de l’utilisation de ce tiers « de responsabilité locale », qui relèvera désormais uniquement du chef d’établissement et d’un « conseil pédagogique » composé de membres qu’il aura lui-même nommés.

Cette réforme s’inscrit donc clairement dans une caporalisation constante de l’éducation nationale : renforcement de l’arbitraire du petit chef, création de hiérarchies intermédiaires visant à servir de caution d’une part et de valorisation des personnels dociles d’autre part, le tout sur fond d’abandon de l’ambition de la démocratisation et de réduction massive des postes.

De quoi conduire les socialistes à s’opposer fermement à cette politique, et à s’interroger sur les moyens de renouer avec un monde enseignant qui a longtemps été un de ses plus solides appuis dans la société française.


Hervé Le Fiblec

Publié par Démocratie & Socialisme

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25 février 2009 3 25 /02 /février /2009 20:43
Un professeur italien d'histoire suspendu pour avoir enlevé le crucifix pendant ses heures de cours !

Par Gian Marco Vidor

 

Amis, collègues,

Un professeur d'histoire et littérature d'un lycée professionnel PUBLIC italien s'est vu interdire d'enseigner pendant 30 jours, avec la suspension de son salaire, par une décision du Conseil National de l'éducation Publique (Consiglio nazionale della pubblica istruzione).

Son crime? Avoir enlevé le CRUCIFIX du mur pendant ses heures. Le prof. remettait le symbole religieux à sa place avant de quitter la classe (en Italie les élèves ont une classe pour toute l'année scolaire).
Le directeur de l'établissement, Giuseppe Metastasio, a dénoncé le prof au Conseil National qui a été plus dur avec lui qu'avec les professeurs ou les maîtres accusés de harcèlement sexuel envers des élèves (suspension d'un à 10 jours). Le prof. Franco Coppoli s'est défendu en s'appuyant sur la laïcité de l'Etat, la liberté d'enseignement et la liberté religieuse, mais la suspension a été confirmée par le Bureau Régional de l'Education.

 

En voici la reconstruction faite par le journaliste Salvo Intravaia de la Repubblica.

 

Je vous invite à envoyer une lettre de soutien au prof. Coppoli directement à son Ecole et/ou une lettre de protestation à la direction de l'Institut scolaire.

 

Istituto Professionale di Stato per i Servizi "Alessandro Casagrande"

Sede centrale (Indirizzo Economico Turistico e Grafico Pubblicitario)

piazzale Bosco, 3 - 05100 TERNI

 

article publié dans la lettre 73 de UFAL http://www.ufal.info/media_flash/2,article,537,,,,,_Un-professeur-italien-d-histoire-suspendu-pour-avoir-enleve-le-crucifix-pendant-ses-heures-de-cours.htm

 

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25 février 2009 3 25 /02 /février /2009 20:29


Défense du service public d'Education Nationale

Pour signer : http://www.shesp.lautre.net/spip.php?article43


À Xavier Darcos,
Citoyen, futur ancien Ministre de la République

Monsieur,

Le 12 février, sur la radio RMC, vous avez déclaré ceci :

Il n’y a « aucune raison aujourd’hui objectivement [de repousser la réforme de la formation et du recrutement des enseignants à 2011, comme le demande le bureau de la Conférence des Présidents d’Universités]. D’ailleurs, on me dit "les universités ne voudront pas préparer les étudiants à cela"  ; vous savez, moi je recrute 14 000 personnes ; on va les trouver les gens pour passer nos concours. Et aujourd’hui, un professeur sur deux qui est recruté par moi , n’est déjà pas passé par des systèmes de formation des maîtres. Il a tout simplement une licence ou une maîtrise, et il se présente à nos concours et il les a. Donc moi je n’ai pas absolument besoin d’entrer dans des discussions sibyllines avec les préparateurs à mes concours. Je suis recruteur . Je définis les concours dont j’ai besoin . Je garantis la formation professionnelle des personnels que je recruterai . Après, chacun nous suit, ou pas. »

 Ces propos sont inadmissibles.

Votre indifférence proclamée envers les demandes formulées par le bureau de la Conférence des Présidents des Universités, par la Coordination Nationale des Universités, par des conseils d’administration, des étudiants, des enseignants et des enseignants-chercheurs, des associations d’universitaires, des syndicats, des parents d’élèves est inadmissible.

Le cynisme avec lequel vous avouez ouvertement que peu vous importe qu’il y ait ou non au sein du service public des préparations aux concours de recrutement des enseignants du service public est inadmissible.

Cette porte grande ouverte aux préparations par des organismes privés à ces mêmes concours est inadmissible.

Surtout, il est inadmissible que vous prétendiez être le recruteur, inadmissible que vous asséniez neuf fois en quelques phrases l’idée que c’est vous qui recrutez, vous qui définissez, vous qui avez besoin, et que ces concours sont les vôtres.

Monsieur, ces propos sont ceux d’un chef d’entreprise. Ils relèvent d’une logique qui est celle du privé. Mais vous n’êtes pas chef d’entreprise, l’école n’est pas une société par actions dont vous seriez le président-directeur général. Vous êtes vous-même au service du recruteur et de l’employeur, qui ne coïncide pas avec votre personne, aussi remarquable puisse-t-elle être : le recruteur et l’employeur, c’est l’Éducation Nationale, c’est l’école de la République, c’est l’école de tous les citoyens, de tous les contribuables, de tous les électeurs, de tous les parents d’élèves, de tous les habitants de ce pays. Vous n’êtes pas doté des pleins pouvoirs. Vous êtes au service des citoyens de ce pays, vous êtes au service de la France.

Monsieur, ces propos vous disqualifient et vous déshonorent. Ils revèlent une confiscation de la res publica, de la chose publique, par un individu. Ils révèlent que vous vous considérez comme le dépositaire unique de la légitimité, dans un domaine qui relève de la volonté populaire. Ils révèlent que vous confondez votre position actuelle de Ministre avec un pouvoir que personne n’a le droit de vous contester, un pouvoir absolu. Vos propos rappellent, Monsieur, le basculement de la démocratie vers une personnalisation tyrannique du pouvoir dont l’histoire a donné maints exemples. Ils sont inacceptables pour tout républicain authentique, de Jules Ferry au Général de Gaulle.

Vous ne tenez votre légitimité de Ministre, Monsieur, que de l’expression de la volonté populaire. La volonté populaire ne vous a pas donné mandat de détruire au nom de la république un système fondé sur les valeurs de la république.

Nous vous accusons, Monsieur, d’indignité républicaine. L’école n’est pas votre propriété. Par vos propos, vous vous êtes montré inapte à assumer vos responsabilités républicaines et le mandat qui vous a été confié par le peuple français. Vous avez révélé que vous méprisiez et ne compreniez pas l’essence même de votre fonction de Ministre.

En tant que citoyens, électeurs, contribuables, parents d’élèves, habitants de ce pays, nous ne reconnaissons plus la légitimité morale et républicaine de la position que vous occupez.

Nous exigeons votre démission.

Premiers signataires (en une semaine) : 10493 signatures !
 

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19 février 2009 4 19 /02 /février /2009 21:20

LE COUP DE SANG DE LA SEMAINE

Ô rage, ô désespoir, ô école ennemie...

lundi 16 février 2009, par  Christine Tasin

 

O rage, ô désespoir, ô école ennemie... Il faut que je partage avec vous la rage froide qui s’est emparée de moi aujourd’hui, à deux reprises. Il faut que l’on sache ce qui se passe dans nos classes, il faut que l’on sache ce que la police, la justice et les pédagogues bien placés font de leurs profs et de l’Education dite nationale.

D’abord, ce qui est arrivé à une de mes collègues dans mon département : vendredi, elle exclut un élève de 5° (12,13 ans) qui pose problème et qui n’a pas ses affaires. Or, arrivé à la Vie Scolaire, il fait demi-tour et s’enfuit en courant, il défonce à coups de pieds et de poings la porte de la classe de la collègue, entre et se jette sur elle en l’insultant, retenu in extremis par la surveillante qui l’avait suivi et qui l’entraîne pendant qu’il traite l’enseignante de "salope" et autres joyeusetés, laissant le professeur et les élèves tétanisés et traumatisés.

La collègue va porter plainte... et au commissariat on refuse d’accepter sa plainte, arguant qu’il n’y a pas eu de coup, que c’est banal, que ça arrive à des tas de profs et qu’on ne va pas enregistrer une plainte qui va partir à la poubelle... Elle ne pourra donc que déposer une main courante, dont tout le monde sait qu’elle ne sert à rien !

Acte II, dans un autre domaine, mais il y a, à mes yeux, un rapport et un deuxième motif de se révolter : je tombe sur le compte-rendu de stage suivi par une autre collègue de ma discipline. Au menu, comment faire une "lecture analytique au collège", c’est-à-dire, en gros, comment faire "une explication de texte" et je suis sidérée, dégoûtée. Place aux réactions des élèves, le cours doit partir de leur ressenti et de leur compréhension du texte ; le prof doit "s’adapter aux hypothèses" de lecture trouvées par les élèves et, mieux encore, l’enseignant ne doit pas lire le texte car, avec son intonation... il risquerait d’influencer l’interprétation des élèves...

La coupe est pleine. J’adore (j’adorais ?) mon métier que je pratique avec enthousiasme et bonheur depuis 30 ans mais ce soir je n’ai plus envie, j’ai envie de partir, de demander à prendre une pré-retraite, de chercher autre chose. J’en ai gros sur le coeur.

D’abord, voir la police (et la justice ?) de mon pays piétiner des hommes et des femmes qui sont malmenés dans le cadre de leur fonction en minimisant ce qu’ils supportent, en leur refusant toute possibilité légale de se défendre, c’est dégueulasse, n’ayons pas peur des mots. Et pourquoi cela ? Pour ne pas encombrer des tribunaux déjà débordés par les dysfonctionnements d’une société qui part à vau-l’eau ? Pour ne pas faire exploser les statistiques et permettre au gouvernement de prouver par A+ B que les violences ont baissé en France entre 2007 et 2012 ? Dans les deux cas, c’est effarant et plus qu’inquiétant. Il y a le feu au lac.

Quant à la découverte, jubilatoire et séductrice, des textes que je pratique(ais) avec mes élèves, qui leur permet d’emblée de commencer à comprendre le sens du texte que je leur lis, qui les rend sensibles à leur beauté, qui leur donne envie d’en savoir plus, d’en lire plus... c’est fini. Ils devront lire en silence, tout seuls (quand ils le feront) et travailler sur leur ressenti, leur compréhension... et tant pis si la lecture et l’explication seront superficielles, puisque s’appuyant sur leur ignorance et leur inculture ! Euh ! Pardon, j’avais oublié que les ados ont la science infuse !

Il paraît qu’il faudra bac + 5 à partir de 2010 pour passer les concours de l’Education Nationale... c’est bien inutile pour servir d’animateur et d’encensoir à des jeunes qu’on va laisser demeurer des sauvageons, c’est-à-dire des plants non greffés, tout juste bons à être des cerveaux libres prêts pour la pub de TF1 et travailler comme des esclaves pour engraisser des actionnaires qui vivront, eux, à l’abri de la violence générée par cette société dans des ghettos pour riches.

C’est l’école qu’on assassine.

C’est notre jeunesse qu’on assassine.

C’est notre société qu’on assassine.

Qui fera le procès des assassins ?

 

Christine Tasin

 

publié par Riposte Laïque

http://www.ripostelaique.com/O-rage-o-desespoir-o-ecole-ennemie.html

 

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